Le soleil est chaud dehors
Et chante aux façades d’or.
Les mâts s’étirent, dressés,
De plus en plus pressés
A tenter, les innocents,
D’atteindre l’astre puissant.
Je te garde, jaloux,
Et caressant ta joue,
Je drape tes seins nues
De lin aux couleurs crues.
Je ne veux pas te perdre,
Pourtant te perd déjà.
Pourquoi l’oiseau sans berge
N’aurait-il qu’un toit ?
Va, vole
Et chavire d’autres cœurs.
Je n’fais pas le mariole,
Je dis çà sans rancœur.
Je hisse la grande voile
Vers d’autres aventures
Et m’enveloppe de toile
Dans une langueur nocturne.
Le soleil est chaud dehors
Et chante aux façades d’or.
Bernard Forestier